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Bible-01-réponses-Marc 9,30-37

 

C'est quand je suis faible que je suis fort. Co 12, 10

Si tu veux suivre Dieu, attache bien ton chameau © Yves Guézou

 Evangile (Traduction BJ)  Questionnement Réponse brève (note)+►= élaborée
Marc 9, 30-37

[1] Marc était-il un apôtre ?

[2] Pourquoi prendre deux passages ? Quel lien entre les deux péricopes ?

[3] Des traductions différentes; laquelle est la bonne ? On peut faire dire des choses assez contraires.

[4] Pourquoi voit-on certains aujourd'hui préférer "Premier Testament" à "Ancien Testament"

[1] Non. C'est un disciple et interprète de Pierre.[1]

[2] La question se pose aussi dans l'autre sens : pourquoi avoir coupé le texte à cet endroit ?[2]

[3] Question capitale ! Traduction = trahison. Donc apprenons le grec ! [3]

[4] Par souci de respect, dans le cadre du dialogue inter-religieux, avec le Judaïsme en particulier.[4] 

30 Etant partis de là, ils faisaient route à travers la Galilée et il ne voulait pas qu'on le sût.

[1] La "crainte" ? de Jésus : Il ne faut pas que cela se sache. Pourquoi Jésus ne voulait-il pas qu'on le sût ? Pourquoi cette insistance sur le silence ?

[1] Ce silence commandé, appelé "secret messianique" par les pros est à resituer dans le contexte de l'ensemble de la catéchése de Marc. Il s'agit moins de Jésus que de nous qui sommes tentés d'escamoter la passion pour ne penser qu'à la résurrection.
31 Car il instruisait ses disciples et il leur disait : "Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes et ils le tueront, et quand il aura été tué, après trois jours il ressuscitera."

[1] "Fils de l'homme ?"Qu'est-ce que cela veut dire ?

[2] Pourquoi faut-il que Jésus souffre et meure ? Jésus est-il le plus grand des prophètes ?

[3] Si Jésus était vraiment homme, comment pouvait-il savoir qu'il allait ressusciter ?

[1] En s'appelant ainsi, Jésus se réfère au livre de Daniel et à la vision du chapitre 7. [5]

[2] En renvoyant au prophète Daniel, Jésus opte pour un courant théologique  qui s'oppose frontalement au "courant officiel" [6].

[3] Il ne le sait pas plus que nous ! Il le croit. Simplement, son dialogue avec le Père, auquel il nous invite aussi, est d'un autre ordre.[7]

32 Mais ils ne comprenaient pas cette parole et ils craignaient de l'interroger.

[1] Les apôtres ne comprennent pas, ou seulement un aspect, et pourtant ils sont avec lui depuis déjà longtemps ! Ils "causent" entre eux !

[2] "Ils craignent de l'interroger" Jésus et ses apôtres se font-ils confiance ? Pourquoi cette insistance sur le fait qu'on n'ose pas poser de questions ?

[1] Cette question renvoie à celle du secret messianique. Pour "comprendre" Jésus Fils de l'Homme, il faut avoir vu et vécu Pâque !

[2] Vous avez sans doute remarqué: il plus confortable de s'en tenir à l'image qu'on se fait de l'autre plutôt qu'à sa réalité.[8]

33 Ils vinrent à Capharnaüm; et, une fois à la maison, il leur demandait : "De quoi discutiez-vous en chemin ?"

[1] Pourquoi, aujourd'hui,  dit-on un "Capharnaüm" pour désigner un désordre ?

[2] Jésus "entend" ce qu'il n'a pas entendu... ? Il les connaît bien !

[3] Jésus et les apôtres avaient-ils une maison ?

[1] Réponse en direct sur KTO : ►(video)

[2] Pas sûr d'avoir saisi la question. On précisera à la prochaine rencontre...

[3] On penche pour la maison de Pierre et André (Cf. Mc1,29) "qui sert de base opérationnelle à Jésus" Camille Focant, L'Évangile selon Marc

34 Eux se taisaient, car en chemin ils avaient discuté entre eux qui était le plus grand.

[1] "Qui est le plus grand ?" Curieuse question. Y a-t-il rivalité entre les Apôtres pour remplacer Jésus une fois qu'il sera mort ?

[2]"Eux se taisaient..." Quelqu'un demande pourquoi ? Marc suggère "car ils avaient discuté qui était le plus grand".

[1] Probablement la question centrale : la grandeur à la manière des hommes et la grandeur à la manière du Dieu de Jésus.[6]

[2] L'explication est sans doute liée à ce qui précède : les apôtres réalisent qu'ils ne sont pas ajustés aux perspectives de Jésus, à sa conception de la "grandeur" !

35 Alors, s'étant assis, il appela les Douze et leur dit : "Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous." [1] Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier."qu'est-ce que cela veut dire ? Préciser "premier" de quoi, où ?

[1] Un groupe évoque "la pédagogie de Jésus" en précisant "Il faut du temps !". Ici, on pourrait dire que la pédagogie est mise à mal car ils ne "comprennent pas" ! C'est peut-être rassurant pour nous aussi ! En fait, on est au coeur du renversement complet de perspective que propose le Christ. [9]

36 Puis, prenant un petit enfant, il le plaça au milieu d'eux et, l'ayant embrassé, il leur dit :

[1] Pourquoi prend-il un enfant ? Jésus avait-il un fils ? Quelle est la place de l'enfant ?

[1]  Un groupe a très bien fait fonctionner le symbole : protéger, fragile, confiance, s'abandonner : "petits enfants". [10]
37 "Quiconque accueille un petit enfant comme celui-ci à cause de mon nom, c'est moi qu'il accueille; et quiconque m'accueille, ce n'est pas moi qu'il accueille, mais Celui qui m'a envoyé."

[1] "À cause de mon nom !" c'est curieux. Les autres ne peuvent-ils pas être aimés pour eux-mêmes ? Pourquoi faudrait-il le faire à cause du Christ ? Risque d'instrumentaliser les autres comme chemin de salut.

[2] Qui accueille qui ? Accueillir les enfants; accueillir Jésus; accueillir le Père ? L'expression crée l'effet de "poupées russes" !

[3] Qui est "Celui qui m'a envoyé" ?

[1] L'expression évoque le baptème au nom du Père, du Fils et de l'Esprit. Il ne s'agit pas d'abord d'une démarche sociale. Il s'agit d'un accueil libre de la Vie à la manière du Dieu de Jésus, comme le précise la suite : Esprit du Père et du Fils. [11]

[2] Tout à fait ! C'est même une structure rhétorique fréquente dans la littérature biblique, appelée inclusion. Elle peut concerner quelques lignes ou des chapitres, voire même des livres entiers. Pour en avoir une idée reprenez cette vidéo sur la structure  du 3ème Isaïe [12]

[3] C'est le Père. Jésus est Shaliah l'envoyé. C'est toujours l'évocation du Fils de l'homme annoncé par Isaïe, repris par Daniel et tout le courant apocalyptique dans lequel s'inscrit Jésus, contre le courant officiel de son temps. [13]

 

 



  1. ^ Marc est habituellement identifié avec le Jean-Marc des Actes, dont la mère avait une maison à Jérusalem. Il accompagna Barnabé et paul durant le "premier voyage missionnaire" et aida peut-être Pierre et Paul à Rome dans les années 60. Certains, qui rejettent cette attribution, admettent que l'auteur puisse avoir été un chrétien nommé Marc, inconnu par ailleurs.Peter Brown, Que sait-on du Nouvean Testament ? p169a
  2. ^ À l'origine, le texte marcien était unifié. C'est par commodité que la tradition y a progressivement distingué chapitres, péricopes et versets. La péricope fonctionne comme une unité de sens, mais comme dans un montage diapo, le sens est commandé par ce qui précède et ce qui suit immédiatement, et les diaporamistes connaissent le pouvoir de la "troisième image".
  3. ^ Par nature, la traduction est déjà une interprétation. Mais en tant que lecteur, tu interprètes aussi. L'échange que nous avons commencé d'expérimenter suppose cette simple audace interprétative, sans laquelle on se condamne au silence. Aujourd'hui, la diversité des avis est plutôt perçue positivement et comme signe d'authenticité. Inversement, l'uniformité ou la "pensée unique" est perçue négativement, comme le signe d'une pression ou d'une manipulation. D'où la chance de ces quatre Évangiles qui disent la même chose, mais différemment. De même pour les traductions.
  4. ^ "Ancien" pouvait être ressenti comme "dépassé" par opposition à "Nouveau" qui signifierait "moderne". À la suite de Vatican II (Nostra Aetate), le christianisme, catholique surtout, a mieux pris la mesure de ce qu'il doit à son frère aîné, le judaïsme. Premier et second renversent la perspective : pas d'arbre sans racines. Ce fut tout un débat du premier siècle chrétien qui trouve aujourd'hui une nouvelle jeunesse. Cf. Le Christ Juif, Daniel Boyarin
  5. ^ "Je contemplais, dans les visions de la nuit: Voici, venant sur les nuées du ciel comme un Fils d'homme. Il s'avanca jusqu'à l'Ancien et fut conduit en sa présence."(Dn 7,13) En s'appropriant ce titre, que veut signifier Jésus ? Texte capital, que les plus curieux peuvent approfondir. 
  6. a, b Avec la prophétie de Daniel, que Jésus reprend à son compte en s'attribuant le titre de Fils de l'homme, il opte clairement pour le courant apocalyptique du judaïsme de l'époque, inauguré par le 3ème Isaïe. Au coeur de ce courant il y a la foi en l'amour créateur victorieux de Dieu qui n'attendra pas la fin des temps pour manifester (= apocalypse) sa tendresse dans une alliance nouvelle, mais ouvrira le ciel à nouveau au-dessus d'un prophète "oint de son Esprit Saint".►(video)
  7. ^ Si un aveugle venait vous trouver dans la rue et vous demandait de lui rendre la vue, vous lui répondriez probablement quelque chose comme :"Pour qui tu me prends ?! je ne suis pas le Bon Dieu !" Ce n'est pas ce que répond Jésus qui rend la vue à l'aveugle qui croit. En le faisant, il ne se "la pète" pas comme disent les jeunes, il est simplement lui-même ! C'est toute la nuance d'avec nous !
  8. ^ La "crainte" évoquée ici, n'est pas d'abord d'orde psychologique. Le terme renvoie à la longue tradition du peuple en présence de Dieu. Le virage le plus émouvant, comme on le verra, est celui d'Éle à l'Horeb qui, après une grosse déprime, découvre que Dieu n'est pas dans le vacarme tonitruant de l'orage ou du tremblement de terre, mais dans "le soupir d'une brise légère." C'est ce que découvrent les apôtres au contact de Jésus, pardon, de Dieu !
  9. ^ Les rêves de grandeur, même si ces rêves concernent la sainteté, sont encore nos rêves et tournent souvent autour de "lidéal du moi". Jésus ne détruit pas ces rêves, il les "évangélise". La vraie grandeur, à la manière du Père, est dans le service du plus petit. Donc mourir à soi, pour se mettre au service de tous, fait en apparence passer pour le dernier, alors qu'en réalité on devient l'icône du Père et fils de Dieu, c'est à dire le plus grand, le premier !
  10. ^ Il semble que pour mieux enfoncer le clou, Jésus utilise une parabole gestuée provocatrice : non seulement, il place au centre ce qui, à l'époque était le plus insignifiant, mais il le présente comme modèle ! L'enfant.
  11. ^ C'est un retournement intégral. Rien n'est changé en apparence, et plus rien n'est pareil. Par exemple, vivre à la manière du Dieu révélé par Jésus amène à vivre le pardon, parfois dans des conditions extrêmes, (Cf. ►vidéo: Martin Merroyer) ce qui, humainement parlant est inconcevable, voire scandaleux !
  12. ^ L'accueil de l'enfant tel que l'enseigne Jésus est diamétralement opposé à l'enseignement rabbinique : "Sommeil du matin, vin de midi, bavardage avec les enfants, séjour à la synagugue avec les "gens du pays" accèlèrent la perte de l'homme" (Pirqé Avot III,10)
  13. ^ La figure de l'enfant permet d'évoquer l'attitude filiale qui est celle même de Jésus Fils de Dieu. "Lui qui, de condition divine, n'a pas revendiqué d'être traité comme l'égal de Dieu, mais qui s'est dépouillé, prenant la condition d'esclave.Devenant semblable aux hommes et reconnu à son aspect comme un homme, il s'est abaissé devenant obéissant jusqu'à la mort, à la mort sur une croix." Ph 2,6-8
  14.  

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