folio129v-Marc, © Livre de Kelz

La tradition représente l'évangéliste Marc par le symbole  du lion rugissant en référence à l'incipit : "Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers."

Mc 1,3 (Is 40,3, Ml 3)

Date de l'évangile de Marc :

60-75, plus probablement entre 68 et 73

Auteur :

• Selon la Tradition (II^e Siècle) :
  • Marc, disciple et "interprète" de Pierre, habituellement identifié avec le Jean-Marc des Actes, dont la mère avait une maison à Jérusalem. Il accompagna Barnabé et Paul durant le "premier voyage missionnaire" et aida peut-être Pierre et Paul à Rome dans les années 60. Certains, qui rejettent cette attribution, admettent que l'auteur puisse avoir été un chrétien nommé Marc, inconnu par ailleurs.
• D'après le contenu :
  • Un hellénophone, qui ne fut pas un témoin oculaire du ministère de Jésus et commit des erreurs quant à la géographie de la Palestine. Il puisa dans des traditions sur Jésus préétablies, orales et probabelement écrites, et s'adresa à une communauté qui avait apparemment subi persécutions et défaillances.

Lieu supposé :

• Traditionnellement Rome où les chrétiens furent persécutés par Néron.
• Autres suggestions : Syrie, Transjordanie septentrionale, Décapole, Galilée.

Unité :

• Pas de raison majeure de penser à plus d'un auteur; quelques-uns avancent l'idée de diverses éditions pour expliquer les différences dans l'usage que Mattieu et Luc font de Marc.

Intégrité :

• Marc se terminait probablement avec 16,8. Des manuscrits ont ajouté d'autres conclusions racontant une ou des apparitions de Jésus ressuscité. La "finale longue" (16,9-20) est le plus souvent considérée comme canonique.

Division :

• 1,1-8, 26 Première partie : Ministère de guérison et prédication en Galilée
  1. Introduction par Jean Baptiste; une première journée ; controverse à Capharnaüm (1, 1 – 3,6)
  2. Jésus choisit les Douze et les forme par des paraboles et des actes de puissance; incompréhension chez sa parenté de Nazareth (3, 7 – 6, 6)
  3. Envoi des Douze: première multiplication des pains ; marche sur les eaux ; controverse ; deuxième multiplication des pains ; incompréhension (6, 7 – 8, 26)
• 8,2716,8 : Deuxième partie : Souffrance annoncée; mort à Jérusalem; résurrection +16, 9-20
  1. Trois annonces de la passion ; confession de Pierre ; transfiguration ; enseignement de Jésus (8, 27 – 10, 52)
  2. Ministère à Jérusalem : entrée ; actions et rencontres au Temple ; discours eschatologique (11, 1 – 13, 37)
  3. Onction, dernier repas, passion, crucifixion, mise au tombeau, tombeau vide (14, 1 – 16, 8)
  4. Finale décrivant des apparitions du ressuscité, ajoutée par un copiste postérieur (16, 9-20)

Aperçu de la recherche Auteur : folio130r-Marc-incipit, © Livre de Kelz Le nom Marc n'était pas rare, ce qui complique les références du NT[1] à un personnage de ce nom. Les Actes[2] nous informent de l'existence d'un homme nommé par trois fois "Jean surnommé Marc", mais une seule fois (15, 39) simplement "Marc", et qui est associé à Pierre, Paul et Barnabé. En Phm[3] 24, dans une lettre incontestablement authentique écrite entre 55 et 63, Paul mentionne un certain Marc comme coopérateur, présent avec lui à l'endroit d'où il écrit, peut-être Rome, mais plus probablement Éphèse, durant le "troisième voyage missionnaire". Col 4, 10,[4] qui suppose la même situation que Phm et en dépend peut-être, élabore le portrait de ce Marc ; il est le cousin de Barnabé. 1 P (5, 13),[5] écrite de Rome, identifie Marc comme le "fils" de Pierre qui est auprès de lui. En 2 Tm 4, 11,[6] alors que Paul semblait mourant en prison (à Rome ?), il demande que Marc lui soit envoyé, car "il lui est précieux". Il est possible de combiner tous ces éléments en une image composite d'un "Jean surnommé Marc"; il était connu de Pierre à Jérusalem; il fut ensuite un compagnon de Paul, mais se querella avec lui dans la période 46-50; après quelques années ce Marc-là se réconcilia avec l'apôtre et redevint un compagnon, venant finalement à Rome dans les années 60, où il fut précieux à la fois pour Paul et Pierre avant leur martyre.

Source : Raymond E. Brown, Que Sait-on du Nouveau Testament ?