Assemblée générale des Chefs d'Établissement du réseau mennaisien
Intervention de Claude Berruer : "Pastorale scolaire" [6] Quelles postures ?

2-Postures

Le chemin de la Parole
La voie de la voix
Accueillant à la culture de l’autre sans brader l’éthique commune, si l’autre accepte le cadre nécessaire du citoyen en France.
Rencontrer l’autre, ce n’est pas s’effacer : cela oblige à sortir de l’égocentrisme…

Sortir de l’ethnocentrisme. Jules Ferry l’affirme et défend la colonisation culturelle en notre qualité de nation supérieure. Clémenceau est passionné de culture extrême orientale : il écrit à Jules Ferry et questionne cette dimension.

• Conjurer  les  a priori sur les « barbares » ou les « primitifs »... On érige à la dignité d’une culture la vague expression d’un peuple de sauvages.
  
  • pour découvrir la culture de l’autre (Musée Guimet, IMA, Musée du Quai Branly...)
• Ne pas se focaliser sur l’histoire comme « roman national »
  
  •  sans négliger « l’histoire de France »
  • mais en l’inscrivant dans un environnement européen et mondial.
  • En s’intéressant à l’histoire connectée. (Cf. Romain Bertrand qui écrit l’histoire en prenant la point de vue d’autres auteurs et acteurs …)

Ne pas risquer le communautarisme.

• Une tolérance qui peut rimer avec indifférence.
• La juxtaposition de communautés différentes ne permet pas de faire société.

Refuser l’interculturel promeut le communautarisme.

Ne pas tomber dans le syncrétisme et le relativisme.

• Tout se vaut, et toutes les différences peuvent être gommées dans un unanimisme. On nie ce que l’on est et ce qu’est l’autre.
• Tout est compatible, si l’on sait être tolérant.

Conjuguer bienveillance et lucidité.

• Dans un effort de compréhension de la culture de l’autre, s’efforcer d’entrer par ce que cette culture comporte de positif. Les islams portent une grande part de positif : les reconnaître dans ce qu’elle porte d’humanisant.
•  Se livrer à un travail de connaissance, pour distinguer ce que cette culture porte de favorable quant à l’humanisation, et ce qu’elle peut comporter induisant des risques de deshumanisation. Ravages du scientisme positive en France. Le progrès fait que le rapport à la médecine est technique. On ne se sent pas agressé par l’homéopathie.
• Conduire un travail de lucidité sur sa propre culture pour en percevoir aussi les limites : voir le devoir de mémoire, mais aussi la lucidité sur le scientisme positivisme, les formes de laïcisme...
• Conduire un travail de compréhension de sa propre culture pour l’exprimer. Quelle définition de « l’identité française » ? Qu’est-ce que je veux dire de moi-même : être très au clair de ce que l’on veut dire et qui fonde notre chemin de vie. Au-delà des différences, il y a du non négociable.

Est-il possible de s’accorder, au-delà des différences, sur un système de référence universel, sur une éthique commune :

• A partir des grandes déclarations universelles...
• A partir des interdits fondamentaux...
  
  • Pour affirmer le « non négociable » quant à la politique d’accueil et d’intégration :
    • La reconnaissance de la démocratie.
    • La question du Statut de la femme.
    • Séparation du religieux et du politique.
    • La reconnaissance de la démocratie ...
    • Soit le cadre …

Devenir des « êtres de dialogue. » Denys Gira.

• Dialogue : Une parole qui traverse : j’accepte de me laisser « pénétrer » par la parole de l’autre ; j’espère que ma parole pourra le rejoindre.
• Deux personnes à égalité, qui sont persuadées qu’elles ont à apprendre de l’autre. L’autre culture n’est pas inférieure : nous avons à apprendre mutuellement.
• Un dialogue conduit à comprendre l’autre :
  •  Sans le réduire à mon identité. (meurtre culturel)

 Sans me laisser déraciner de mon identité.

[notes : JJ Erceau]
[diaporama PDF]